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Moulé à la louche depuis 1999
Les trucs qui m'énervent... et je vais pas prendre de pincettes
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Jouons avec les chiffres

Mardi 28 juillet 2009

C'est toujours facile de tirer des nombres hors de leur contexte et de leur faire dire un peu n'importe quoi. Mais parfois les confronter permet de prendre un peu de recul.

  • Exemple n°1: Envoyer un SMS à votre correspondant français coûte 23 fois plus cher que d’envoyer des données vers le télescope spatial Hubble.

  • Exemple n°2: Une chanson piratée vaut trois morts et demi dans un accident d'avion.

Voilà, c'était juste histoire de dire que 1) Les opérateurs mobiles se foutent de la gueule du monde 2) La lutte contre les "vilain pirates d'internet" prend des proportions hors de tout bon sens.

Microsoft va fournir des navigateurs concurrents

Lundi 27 juillet 2009

Autant je peux pester contre le monopole de Microsoft, autant je trouve la tournure que prend le procès anti-trust de Microsoft en Europe de plus en plus bizarre.

Au lieu d'attaquer sur ce qui fait vraiment mal (vente liée, non-ouverture des protocoles, lutte contre les standards, abus des brevets, etc.), ils attaquent sur le fait qu'Internet Explorer est inclus dans Windows. Bien sûr qu'il est inclus ! Vous imaginez n'importe quel système d'exploitation fourni sans navigateur ? Vous imaginez MacOSX sans Safari ? Ubuntu sans Firefox ? Ça n'a aucun sens.

Donc, Microsoft a décidé de laisser l'utilisateur choisir un navigateur au moment de l'installation de Windows 7. Obliger un vendeur, au moment d'utiliser son produit, de fournir des solutions concurrentes. Une première.

Il y aurait Firefox, Opera, Apple Safari et Google Chrome. Et pourquoi s'arrêter à ceux là ? Pourquoi pas Galeon, Konqueror, SeaMonkey, K-Meleon, Amaya et d'autres ? Et après tout, pourquoi s'arrêter aux navigateurs ? Windows Media Player est immonde, pourquoi pas proposer VLC, GOM Player, MPlayer et d'autres ? Et aussi proposer Paint.net, Gimp et compagnie en plus de Microsoft Paint ? Et XNView, IrfanView, FastStone ImageViewer en plus du programme fourni par Microsoft. Jusqu'où ça doit s'arrêter ?

Cette décision n'a aucun sens. Ça calmera peut-être l'Europe, mais j'ai du mal à voir l'intérêt vis-à-vis du monopole. Certes IE est fourgué de force à une majorité d'internautes qui ne sait même pas ce qu'est un navigateur, mais de là à inclure les concurrents, c'est du délire.


Mise à jour 13h56: Je me pisse dessus de rire ! Le patron d'Opera souhaiterait que MacOSX et Ubuntu proposent également ce choix multiple. Ah ouais, moi aussi je veux que Windows, MacOSX et Ubuntu proposent mon logiciel webGobbler à l'installation ! Je vois pas pourquoi je ne pourrais pas y avoir droit aussi.  Mouarf.

L'oblitération numérique

Lundi 20 juillet 2009

Les DRM, c'est mal, on le sait.

Quand vous achetez un livre traditionnel, il vous appartient. Quand vous achetez un livre sous forme électronique, protégé par des DRM, vous n'achetez rien: Le livre ne vous appartient pas. Les possesseurs de certains e-books (livres électroniques) s'en mordent les doigts.

Amazon - qui vend des livres électronique (protégés par DRM) et un appareil pour les lire (le Kindle) - a décidé de retirer de ses catalogues des livres. La conséquence ? Tout ceux qui avaient acheté ces livres les ont vus disparaître de leur Kindle !  Ironie, il s'agissait de 1984 et Animal Farm de George Orwell.



Avec les DRM, vos musiques disparaissent si vous changez d'ordinateur, comme si tous vos disques étaient confisqués si vous changiez de chaîne HiFi. Vos logiciels refusent de fonctionner parce que vous n'avez pas laissé l'éditeur farfouiller librement sur votre disque dur à distance. Vos systèmes d'exploitation se bloquent et vous empêchent de travailler ou jouer parce qu'ils jugent que vous avez trop touché à votre matériel.

HADOPI nous prépare une autre oblitération numérique, en coupant internet pour toute une famille si le petit dernier fait un téléchargement illégal. Un peu comme si toute une famille voyait ses livres confisqués parce que l'enfant de la famille a photocopié les pages d'un livre. C'est inacceptable.



Voilà les dangers du DRM: Faire disparaître des pans de notre culture ou de nos outils sur les caprices d'un industriel ou d'un actionnaire. Quel bel avenir culturel les industriels nous préparent-ils là, avec l'appui des gouvernements.

Voilà pourquoi les licences libres sont importantes, voilà pourquoi le logiciel libre est important. Quand vous utilisez un logiciel libre sur un système d'exploitation libre, la copie vous appartient, totalement. Vous pouvez librement, totalement la modifier et l'utiliser, sans rien demander à personne, pour en faire tout ce que vous voulez. Et elle ne va pas magiquement arrêter de fonctionner parce que quelqu'un, quelque part, l'aura décidé. Le logiciel libre est le livre dans votre bibliothèque: Vous pouvez le lire aussi souvent que vous le voulez, en recopier des passages, les annoter, les traduire, les chanter, découper votre livre pour en faire une œuvre d'art. Le livre vous appartient, le logiciel libre vous appartient. Créez, appréciez, inventez, rêvez. Vous êtes libres.

Et pour combler le tout, certains auteur de ces "œuvres" numériques vous autorisent même à diffuser ce que vous avez fait de leur travail (sous certaines conditions), et même d'en vivre. Que ce soient des logiciels ou des œuvres.



Il est temps de faire de la résistance numérique.

Les logiciels, livres, musique, vidéos sous forme numérique que j'ai achetés m'appartiennent. J'en ferai autant de copie que je le veux pour mon usage privé. Vous ne choisirez pas le nombre de copie que je peux en faire, ni sur quel appareil je les lirai, ni dans quelles conditions, ni pendant combien de temps, ni avec qui j'en discuterai. Ils sont les livres dans ma bibliothèque, vous n'avez aucun droit de regard sur les exemplaires que je possède.

Auteurs ! Le droit d'auteur du document vous appartient toujours, personne ne peut vous le renier. Mais l'exemplaire que je possède m'appartient, à tout jamais, et vous n'avez aucun droit de regard dessus.

Auteurs, artistes ! Empêchez les industriels de faire disparaître vos créations de notre mémoire collective. Utilisez des contrats d'utilisation et licences qui encouragent le partage et assurent la pérennité de vos œuvres (Domaine Public, CreativeCommons, License Art Libre, GPL, licences OSI...). Votre travail n'en sera que plus apprécié, plus connu et d'autres construiront, augmenteront la culture en se basant sur votre travail. Vous avez été inspiré, dans votre vie, par d'autres artistes. Permettez à d'autres d'être inspirés par vous, laissez-les libres, laissez-les vous étonner, laissez-les monter sur les épaules d'un géant pour se hisser plus haut, et vous tirer vous aussi vers le haut. N'ayez pas peur, ils ne vous empêcheront pas d'en vivre, ils ne vous voleront pas. Au contraire, ils vous en remercieront.

Lecteurs, spectateurs ! Il est temps de passer à la résistance numérique, au chiffrement massif, parce qu'il est question d'affirmer notre droit à la vie privée et notre liberté de communication, que les gouvernement - même les démocraties - s'empressent de piétiner pour plaire aux industriels. Chiffrez vos emails, utiliser des sites web chiffrés (HTTPS), utilisez des protocoles chiffrés (BitTorrent chiffré, ssh/sftp...). Si le chiffrement est suffisamment massif, la surveillance deviendra trop coûteuse. Et l'argent, c'est bien la seule chose qui intéresse ceux qui veulent exploiter la culture.



Les moyens technologiques pour nous échapper de cette étreinte sont là, mais difficiles à comprendre et utiliser. Je me fais fort de les expliquer, d'aider les gens à les utiliser. Je ne doute pas que des développeurs astucieux trouveront de meilleures idées pour rendre le chiffrement plus accessible et l'anonymat possible. Ils sont déjà au travail.

C'est malheureux, mais il n'y a qu'à ce prix que la culture électronique pourra survivre. Et la culture, privée de cette formidable opportunité qu'est le numérique, s'en verrait amputée. Ne privons pas la culture du numérique comme elle aurait pu être privée de l'imprimerie ou de la photographie.



Mise à jour 24 juillet 2009: Le PDG d'Amazon s'excuse platement (en anglais). Il a l'air sincère, mais cela n'empêche pas le Kindle de continuer à utiliser des DRM.

Mise à jour 25 juillet 2009: Tiens je ne suis pas seul à penser à la résistance numérique: La ligue ODEBI s'y met sérieusement, avec des cours pour apprendre à chiffrer, changer d'IP, rester anonyme...

Mise à jour 26 juillet 2009: Korben entre aussi en résistance numérique.

Trop beau pour être vrai

Vendredi 17 juillet 2009

Autant j'apprécie l'originalité des articles de certains blogs "professionnels" comme BoingBoing, autant les infomercials (publicités déguisées en articles) me gavent vraiment. Il ne faut pas se voiler la face: quand un blog vous pond un article dithyrambique sur une perceuse, il faut se poser des questions.

Putain, une perceuse.

«Trop beau pour être vrai», «perce la brique comme du beurre», «des trous parfaits avec la plus légère pression», «presque magique», «bien plus sûr», «dur de résister à la tentation» (de faire des trous), «je vais en acheter un second».

OH ! On parle de quoi là ? D'un vibro qui vous envoie au septième ciel ? Non mais je rêve.


Mise à jour 6 août 2009: Et ça continue, avec une montre "Bigfoot" superbement hideuse. Oh, et elle existe même en 4 coloris !

Facebook n'a pas changé

Vendredi 17 juillet 2009

Facebook n'a pas changé. Malgré les grandes déclarations, ils s'abrogent toujours tous les droits sur ce que vous y mettez.

Besoin d'une preuve de plus ? Une blogueuse a eu la mauvaise surpris de voir sa photo utilisée dans une publicité sur Facebook. Une publicité pour les célibataires désespérés (merci Korben).

Youhou. Vive Facebook.


Mise à jour 23 juillet 2009: Il semblerait (merci Lucas !) que Facebook n'en soit pas forcément responsable. En gros, Facebook dit que c'est la faute à la régie publicitaire qu'ils utilisent, pas eux. Cette régie aurait repiqué une image de Facebook pour faire une pub (Ah ben oui, quand on inclue du javascript et de l'html dont on a pas le moindre contrôle, on a toujours un risque de voir apparaître n'importe quoi.)

La popularité des jeux en ligne auprès des ados

Jeudi 16 juillet 2009

Vous vous souvenez de mon énervement face aux arnaques aux crédits virtuels dans les jeux en ligne, particulièrement vis-à-vis des ados ? Il semble que l'impact de ces jeux soit encore plus important que je pensais.

L'un des jeux en ligne les plus anciens, Habbo Hotel, recense à l'heure actuelle 135 millions d'utilisateurs. Soit deux fois la population de la France. Et ce sont en majorité des adolescents.

Sans compter les autres jeux: Neopets (54 millions), Stardoll (34 Millions). Club Penguin (28 Millions), Wee World (27 Millions). Et tous les autres, innombrables (comme Dofus qui dépasse les 20 millions de joueurs, DarkOrbit, etc.).

Les statistiques sont effarantes.

Les joueurs étant majoritairement des ados, on comprend mieux la bave qui coule aux lèvres des arnaqueurs de tous poils face à ce marché juteux. D'autant que les jeunes sont plus faciles à abuser que des adultes.

Bing progresse, il paraît

Jeudi 16 juillet 2009

Le Vice-président du groupe de mesure de l'audience Internet chez Microsoft (purée ils ont un vice-président pour ça !) se félicite de la progression de l'audience du moteur de recherche Bing.

Peut-être grâce aux 100 millions de dollars balancés en marketing ? Ou parce que c'est le moteur de recherche par défaut d'Internet Explorer 8, qui est installé de force par WindowsUpdate ?

Ah làlà, je suis mauvaise langue, vraiment.


Bon ceci dit:

  • Pas de quoi fouetter un chat sur la part de marché de Bing.
  • Avoir un moteur concurrent de Google est toujours une bonne chose.

Bienvenue en 1981

Mercredi 15 juillet 2009

Je viens de voir la publicité pour le nouvel iPhone 3G S. Le super argument de vente ?

"copier-coller".

Woua. Formidable. Bienvenue en 1981 (copie d'écran du système Apple Lisa)

L'offre légale est imbuvable

Mercredi 15 juillet 2009

Les industriels de la culture peuvent bien pleurer sur le "piratage" de la musique et des films sur internet: Ce qu'ils proposent en contrepartie est dans la majorité des cas absolument minable.

Un internaute a publié son périple pour télécharger un seul film sur la plateforme Warner: 17 étapes avant de pouvoir récupérer le film, dont deux formulaires d'inscription, un code promo à taper, des emails, des fenêtres de login, un logiciel spécial de 20 Mo à télécharger (qui ne fonctionne que sous Windows)... pour avoir au final un fichier de 1,2 Go sur disque dur que vous ne pouvez pas lire si vous n'êtes pas connecté à internet (!).
Ah... et contrairement au DVD, vous ne pouvez pas changer de langue ni bénéficier des bonus. Et ce n'est pas en haute résolution non plus, faut pas pousser.

Après il ne faut pas s'étonner du piratage quand l'offre légale est aussi merdique (Il a bien du courage, personnellement, j'aurais abandonné bien plus tôt !).

Au lieu de dépenser autant d'énergie à sabrer notre vie privée, les industriels feraient mieux de proposer quelque chose de valable.

Arnaque au téléchargement illégal

Mardi 14 juillet 2009

Le week-end dernier je discutais avec une jeune fille à propos du téléchargement de films sur internet. Elle me dit « Mes parents ne veulent pas que je télécharge sur eMule. Surtout que j'ai une copine qui s'est fait prendre et elle a eu une amende de 10€. Et elle s'est même fait attraper plusieurs fois... ».

Et là, ça a fait tilt.

Il n'existe actuellement dans la loi aucune amende pour téléchargement illégal. Ça n'existe tout simplement pas. Soit vous avez une mise en accusation pour contrefaçon, soit rien du tout. Les amendes n'existent pas (du moins pas encore, on verra bien d'ici la mise en décret d'HADOPI, on y est pas encore).

C'est donc une nouvelle forme d'arnaque qui exploite la peur du gendarme: Quelques malins repèrent ceux qui partagent des fichiers (c'est facile avec eMule) et envoient des emails ayant une tête à peu près officielle, et mettent sans doute en place une page de paiement bidon (probablement par paypal).

Y'a pas à dire, les escrocs sont inventifs.

Comptage des failles: Et de trois !

Jeudi 09 juillet 2009

Vous vous souvenez de ma petite diatribe concernant le comptage des failles entre Firefox et Internet Explorer ?

Microsoft vient de reconnaître publiquement une faille critique dans Internet Explorer. Microsoft était au courant depuis décembre 2007. Et il vous suffit d'afficher une page web pour être infecté. (On recense déjà plusieurs millions de pages propageant cette infection). Certes ça ne concerne que IE 6 et 7 (et que Windows XP et 2003), mais quand même.

Et vous savez pourquoi Microsoft a mis autant de temps à corriger ? Parce que cette faille concerne le contrôle ActiveX DirectShow, un composant logiciel qui est également utilisé par les jeux, les lecteurs multimedia et les logiciels.

Pour le dire autrement: Microsoft a eu du mal à corriger son navigateur parce que cela risquait de casser des choses dans le reste du système.

C'est chouette ActiveX, hein ? Et qu'est-ce qu'on est content que Microsoft ait dépensé autant d'efforts dans les années passées pour intégrer IE au système d'exploitation !


PS: Je peux amender mon ancien article: En 2008, IE n'était pas dangereux 80% du temps, mais 100% du temps.

Bon, on peut enfin clore le débat entre la sécurité de Firefox et IE ? (en tous cas pour IE6 et 7)


Ironie: Microsoft refuse d'attribuer officiellement la découverte des failles à ceux qui l'ont signalée si ces derniers ont publié la faille au lieu de prévenir secrètement Microsoft. La raison de Microsoft ? C'est «inacceptable car cela met les clients en danger» (sic Mark Miller, Microsoft Security Response Center). Ah bon ? Et laisser des failles ouvertes pendant plusieurs années, ça ne met pas les utilisateurs en danger ?

Vous avez le droit de prévenir Microsoft d'une faille, mais pas de prévenir les utilisateurs qu'ils sont en danger. Ils ne sauront donc pas qu'ils courent un risque, et ne pourront donc même pas prendre des mesures préventives. Et vous attendrez un temps indéterminé pour la correction. Drôle de conception de la sécurité.

(Soit dit en passant, cela montre qu'on ne peut pas se fier complètement aux rapports dans le genre de Secunia pour juger de la sécurité des logiciels, puisque ces rapports ne prennent en compte que les failles publiées, et qu'on est là bien dans le cas d'une faille non publiée.)

Musique gratuite et revenus

Jeudi 09 juillet 2009

On l'a déjà dit: Bien que cela ne soit pas intuitif, le fait que la musique puisse être obtenue gratuitement n'est pas un frein au revenus des artistes. Même quand la musique est disponible gratuitement, les artistes arrivent très bien à gagner de l'argent. Les exemples sont nombreux: , ou encore .

Derniers exemples en date ?


Tout d'abord Moby qui distribue sa dernière chanson gratuitement. L'ironie ? C'est cette chanson qui se vend le mieux sur iTunes. Quant à l'album dont elle est issue, il serait numéro 1 des ventes si Michael Jackson ne lui volait pas la vedette.


L'autre exemple est celui du groupe Cheap Trick dont la citation résume bien le problème actuel: « We're kind of more worried about being ignored than being ripped off. » (Traduction: On a plus peur d'être ignorés que volés.)


Qui a peur de la musique gratuite ? Pas les artistes bien informés, qu'ils soient connus ou non. Il n'y a que ceux dont la maison de disque leur bourre le crâne qui râlent.
D'ailleurs, qui vole les artistes ? Les internautes qui téléchargent de la musique, ou les industriels du disque qui dépossèdent les artistes de leurs droits sur leur création et ne leur reversent que des clopinettes ?

Qu'on nous lâche un peu avec HADOPI ! (Parce que visiblement, ils n'ont pas fini de nous faire chier.)


Mise à jour 22h28: Trent Reznor (du groupe Nine Inch Nails) a depuis longtemps compris que la musique sera accessible gratuitement quoi qu'il fasse. Alors il s'est adapté et a trouvé des moyens de gagner de l'argent. Il s'explique (en anglais).

Interdits de jeu

Mardi 07 juillet 2009

Et voilà, dans le but de protéger les gentils 'nenfants, l'Allemagne interdit les jeux en réseau local. Pas grave, les gamins iront s'isoler dans leur chambre pour buter des gens virtuellement sur internet. Ça sera bien mieux pour eux, c'est sûr.

Ce sont les gérants de cybercafés qui sont contents.

Ouais j'imagine déjà, comme à l'époque de la prohibition, où les gamins feront du trafic de câbles Ethernet et monteront des arrière-salles de jeux illégales, avec descentes de police et tout et tout.


Mise à jour 29 juillet 2009: Suite à une pétition (plus de 67000 signatures), le projet de loi a été suspendu.

Mon grain de sel dans le débat sur Mono

Vendredi 03 juillet 2009

Dans le monde du logiciel libre, ce qui fait grand débat en ce moment est l'inclusion de Mono.

Laissez-moi vous expliquer: Microsoft a créé une technologie très similaire à Java qui permet de créer et faire fonctionner des programmes. Cette technologie s'appelle ".Net" et contient différents éléments (un langage (C#), un compilateur et une machine virtuelle (CLI) pour faire fonctionner les programmes écrits avec .Net).
.Net n'existe que sous Windows. Le monde du logiciel libre a créé sa propre version de .Net, appellée Mono (qui est compatible .Net dans une certaine mesure).

De plus en plus de logiciels libres et opensource utilisent Mono, et donc la technologie propriétaire .Net de Microsoft. Certains voient cela comme un risque.

Quel risque ? Le risque que Microsoft attaque Mono et - s'il gagne - et mette en péril des pans entiers des systèmes d'exploitation libres.

.Net est une chouette technologie (je peux vous le dire pour avoir bossé 2 ans sur un gros projet en .Net). Il y a des choses très sympas dedans. Mais faire dépendre les logiciels libres de technologies propriétaires et brevetées, c'est un risque qu'il ne faut pas négliger.


Alors bien sûr les pro-mono avanceront le fait que .Net est standardisé à l'ECMA. Oui c'est un standard, et alors ?

Vous vous souvenez du format MP3 ? C'est un standard ISO. Pourtant, il est breveté et vous devez payer une license pour créer un logiciel commercial qui produit des fichiers MP3. Sans compter que Thomson/Fraunhofer ont eux-mêmes été attaqués en justice (par Alcatel) concernant des technologies brevetées utilisées dans le format MP3.

Il ne faut pas croire que parce qu'une technologie est standardisée elle est libre d'utilisation. Elle peut toujours être brevetée et soumise à des droits d'utilisation spécifiques (autorisation, paiement de licenses, etc.)


D'autres avanceront que Microsoft a promis de ne pas attaquer Mono. Les promesses, hein... Et puis si Microsoft a promis, pourquoi est-ce que Novell a ressenti le besoin de passer des contrats avec Microsoft concernant cette technologie ?
De plus, si Microsoft a attaqué TomTom pour quelque chose d'aussi trivial que la technologie FAT, qu'est-ce qui peut bien nous faire croire que Microsoft laissera faire un clone de .Net (qui en plus fonctionne sur un système concurrent, Linux), alors qu'ils ont investi beaucoup d'argent et d'énergie dans .Net ?

Et quid des API (ASP.Net, ADO.Net...) que Mono a décidé de ré-implémenter alors même que Microsoft l'a formellement interdit ?

C'est vraiment donner le bâton pour se faire battre.


Ne soyons pas naïf et prenons les devants: Malgré les qualités de .Net et Mono, évitons d'utiliser ces technologies dans les logiciels et systèmes d'exploitation libres.


Mise à jour 7 juillet 2009: Microsoft fait une grande promesse de ne pas attaquer les projets utilisant Mono. Ah. Dans le même temps, l'équipe de Mono a décidé de séparer la partie "libre" (langage C# et machine virtuelle CLI) de la partie "dangereuse" (ASP.Net, ADO.Net, Winforms).

Pour sécuriser les développements mono ? L'idée semble bonne. Mais si Microsoft attaque le projet Mono concernant la partie "dangereuse", cela impactera bien le projet Mono, et cela aura forcément un impact sur la partie "libre".

A mes yeux, utiliser mono reste risqué (surtout que les promesses de Microsoft, hein).

Mise à jour 17 juillet 2009: La vue de la FSF (Free Software Foundation) sur la promesse de Microsoft: Pour eux, c'est une promesse creuse.

Mise à jour 3 août 2009: J'entend certains dire "Ouais vous crachez sur Microsoft mais vous utilisez Flash". Oui, j'utilise Flash, et j'utilise aussi Mono (pour Gnome-Do). Ce qui n'empêche que Adobe n'a jamais attaqué ni promis d'attaquer qui que ce soit pour avoir créé un logiciel qui produit ou lit des fichiers Flash. Ça fait une bonne différence.

Vous aurez Internet Explorer 8 que vous le vouliez ou non

Mercredi 01 juillet 2009

Internet Explorer 8 sans conteste la meilleure version d'Internet Explorer jamais créée. C'est une amélioration incontestable par rapport aux versions précédentes: meilleure sécurité, meilleur respect des standards, protection antihameçonnage, etc. Je n'ai aucun problème là dessus.

Là où je coince, c'est quand:

  • Microsoft pousse IE8 de force par les mises à jour automatique Windows pour ensuite se gargariser sur sa popularité [1]

  • Microsoft utilise des campagnes de marketing minables (fric pour inciter à utiliser IE8, exploitation de bons sentiments pour (nourrir des pauvres pour chaque téléchargement d'IE8), campagne de comparaison biaisée et incomplète, publicité avec vomi...).

  • Microsoft fait son plan de campagne en avançant ses volontés d'améliorer la sécurité tout en vendant ses espaces publicitaires aux arnaqueurs et distributeurs de logiciels malveillants.

Je trouve cela globalement assez minable, et finalement cela entache l'image d'un navigateur qui n'est pas si mal que ça (bien que je préfère rester sous Firefox).

Comme le disait un ingénieur de chez Mozilla, IE c'est comme la malaria: La plupart des gens l'ont, mais ils ne l'ont pas choisie. Si le parallèle avec la malaria est quand même un peu dur, dans le fond il a absolument raison. A contrario, les millions de Firefox installés le sont car les utilisateurs l'ont choisi, et cela fait une énorme différence.

Et on peut étendre cela à Windows: La plupart des gens l'ont parce que c'était fourni avec le PC, pas parce qu'ils l'ont choisi.


Mais ne soyons pas trop ronchon: Le passage forcé à IE8 va faciliter la vie des webmasters et assurer une meilleure sécurité pour les internautes. C'est quand même positif.


[1] D'ailleurs Microsoft distribue même un outils pour bloquer cette installation forcée.


Mise à jour 3 juillet 2009: Microsoft a finalement retiré sa publicité avec le vomi.