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Les trucs qui m'énervent... et je vais pas prendre de pincettes
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Gratuit... mais je ne suis pas fou.

Lundi 14 janvier 2008

Ouais c'est chouette, Internet. Y'a plein de services gratuits.
On gère nos emails gratuitement dans GMail. On classe nos photos gratuitement dans Flickr. On note les sites intéressants gratuitement dans del.icio.us. C'est beau, c'est gratuit... mais ce n'est pas idyllique.

Imaginez une seconde que l'un de ces sites ferme. Quelles seraient les conséquences pour vous ?
Accepteriez-vous de perdre l'intégralité de vos emails et la liste de tous vos contacts ?

J'ai déjà eu vent d'une personne qui avait basé tout son business et ses relations client avec GMail. Du jour au lendemain, sa boite GMail a fermé sans raison.
Et là, c'est le drame: Perte complète des archives des relations avec les clients, plus moyen de répondre aux clients et pire que ça: Perte de toutes les adresses email des clients.

Faut être con, franchement.
Comment accorder une confiance aussi aveugle à un site web ?

Quand j'utilise un site web dans lequel je place mes données, je prend toujours trois précautions:

  1. Je m'assure que j'ai un autre site web qui fournit un service à peu près équivalent.
  2. J'essaie de m'assurer que le site web a un business plan pas complètement déconnant et qu'ils sont un minimum sain d'esprit.
  3. Je m'assure que je peux sortir mes données du site web que j'utilise.

Pourquoi ?

Concernant le premier point, cela me permet de continuer à bénéficier d'un service équivalent en cas de problème sur le site principal. J'utilise GMail, mais en dépannage j'ai melshake.com. J'utilise del.icio.us, mais en dépannage je peux en prendre d'autres.

Concernant le second point, je ne veux pas confier mes données à une entreprise qui délire complètement et va mettre la clé sous la porte dans 6 mois, ou revendre mes données à des spammeurs pour renflouer la caisse, ou prendre des décisions débiles (Y'a des utilisateurs de Facebook dans la salle ?).

Et enfin, concernant le troisième point: Si je n'ai aucun moyen de sortir mes données du site web, je l'abandonne.
Je vais le redire, c'est important: Je n'utilise pas les sites web desquels je ne peux pas récupérer mes données.
Ce sont mes données, elles m'appartiennent. Je ne vais pas cautionner les sites qui gardent mes données en otage, parceque ça leur donne la possibilité de m'obliger à payer si je veux pouvoir continuer à accéder à mes données. Et c'est pour moi innacceptable.

Ainsi:

  • J'utilise GMail pour mes mails, mais régulièrement je récupère l'intégralité des emails reçus et envoyés, sous un format que je peux relire dans d'autres logiciels de mail.
  • J'utilise del.icio.us, mais régulièrement je récupère la liste complète des sites que j'ai notés, sous un format que je peux réutiliser (XML et HTML).
  • J'ai écrit des tas d'articles dans la base de connaissance de CCM, et je la récupère régulièrement en entier au format HTML, ce qui me permet de consulter ce que j'ai écrit même si un jour le site disparaît.
  • etc.

Je coupe ainsi ma dépendance à ces sites dans l'éventualité où ils disparaitraient. Mais plus important que tout, j'annule tout pouvoir que ces sites pourraient avoir sur moi en emprisonnant mes données.

Et je peux vous dire que, par exemple, le jour où GMail fermera l'accès IMAP qui me permet de récupérer mes mails, j'abandonnerai GMail immédiatement et passerai à un autre service.


Ainsi, dans la même veine: Je n'utilise pas la boite mail de mon fournisseur d'accès ADSL.
Combien j'ai pu voir d'internautes pleurer parceque leur boite mail a été fermée suite à la résiliation de leur abonnement ADSL !

Réfléchissez bien à qui vous confiez vos données, et évaluez la probabilité d'une rupture éventuelle, et les conséquences qu'elles pourrait avoir.
Alors, seulement là, vous pourrez choisir le bon service.

Quand la protection de la propriété intellectuelle va trop loin.

Lundi 14 janvier 2008

Ford pense que les photos que vous avez prises de votre véhicule ne vous appartiennent pas.

Le Black Mustang Club voulait faire un calendrier pour ses membres, avec des photos des voitures faites par les membres mêmes. Ça n'aurait rien fait d'autre que faire de la pub pour Ford, mais les avocats de Ford en ont décidé autrement.

Donc le calendrier ne pourra pas être publié.
C'est un bon exemple du crétinisme ambiant entourant la protection de la propriété intellectuelle: Vous vous mettez à dos vos plus fervents fans (le Black Mustang Club), et vous tuez ce qui pourrait vous faire encore plus de publicité.

Faut être con.
C'est un peu à l'image de ce que font les maisons de disque: Au final, les actions belliqueuses de la RIAA sont nuisibles aux artistes. D'ailleurs, même EMI a l'intention de quitter la RIAA.

On se remémorera aussi cette femme qui, non contente de la bouteille de shampooing qu'elle avait acheté, s'est faite attaquer en justice par le fabricant pour contrefaçon tout ça parcequ'elle voulait la revendre sur eBay.
Depuis quand les entreprises peuvent-elles décider du devenir d'un objet que vous avez acheté et qui vous appartient ?

Ah oui... et les lois de protection de la propriété intellectuelle servent aussi à faire taire les critiques (même une simple critique de film). Comme c'est commode.


Mise à jour 25 janvier 2008: Ford a finalement fait machine arrière, et propose désormais de nombreuses photos haute résolution en licence CreativeCommons. Voilà une décision intelligente !