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Le droit à l'oubli, la fumisterie qui va encore nous coûter de l'argent

Lundi 11 avril 2011

Dans un internet idéal, on aurait droit à l'oubli. On aurait le droit de ne pas se voir hanté jusqu'à la fin de ses jours par un message maladroit envoyé trop vite ou une photo embarrassante. Mais c'est une illusion. Internet n'oublie pas. Il y a un adage qui dit qu'une fois qu'une information est envoyée sur internet, jamais elle n'en disparaît. C'est généralement vrai.

Je suis toujours un peu désespéré de voir nos politiques perde leur temps à légiférer sur le droit à l'oubli: Dans la pratique, ça n'existe pas. C'est une impossibilité technique.

De par son fonctionnement même, Internet est une gigantesque machine à copier. Vous regardez une photo ? Elle est découpée en paquets IP qui sont copiés de routeur en routeur, puis la photo est copiée dans la mémoire vive de l'ordinateur, et souvent aussi copié dans le cache du navigateur sur disque, ou encore dans le cache de divers proxy. Vous écoutez une musique ? Elle est copiée. Vous lisez un article ? Il est copié. Internet ne fonctionne pas autrement.

Pourtant, régulièrement des gogos nous pondent une solution avec des données numérique qui "expirent" et "disparaissent" magiquement au bout d'un certain temps, par exemple ici ou . Évidemment, c'est du flan: Ces solutions ne sont rien d'autre qu'un système de stockage centralisé qui refuse de répondre quand le fichier est censé avoir expiré. Ce qui bien sûr ne résout absolument rien du problème des copies faites volontairement (copier-coller, enregistrer sous, capture d'écran...).

Des données numériques qui expirent ou qui ne sont pas copiables, c'est comme le mouvement perpétuel: C'est bidon.

Mais ne vous inquiétez, il y en aura toujours pour revenir à la charge et nous présenter un nouveau système miracle. Quant à la classe politique, qu'elle continue donc à légiférer sur le mouvement perpétuel. On va bien rire (jaune, car c'est avec nos impôts).

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