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Les jeux de mon enfance - première partie

Jeudi 18 aout 2011

Sur l'invitation du webmaster d'Identitool's, je commence ici une série d'articles sur les jeux de mon enfance, de vieux jeux sur lesquels j'ai passé du temps (oh et puis je suis en congés, hein, alors je lâche un peu l'actu). Histoire de mettre les choses en lumière, j'ai commencé à jouer sur ordinateur il y a environ 30 ans. Oui ça fait un sacré bout de temps.


A tout seigneur tout honneur, voici le jeu - ou plutôt la série de jeux - sur lesquels j'ai passé le plus de temps, toutes catégories confondues: C'est la série des Ultima.

Ultima est l'un des tout premiers jeux de rôle (RPG) jamais créés sur ordinateur. A l'époque (vers 1985), j'étais sur un Apple II (processeur 8 bits à 1 Mhz, lecteur de disquettes 5 pouces 1/4 simple face).

Le premier fut Ultima 4. Oh bien sûr les graphismes étaient rudimentaires, mais tout était déjà en place: Équipe de personnages avec leur caractéristiques, équipement, sorts, monde énorme à explorer. Bien sûr à l'époque, on faisait des séances de grille-pain avec les disquettes, mais on s'y faisait.


Une fois passé sur PC, j'ai acheté Ultima 6. A chaque version, les mondes étaient plus riches, complexes et beaux.


Mais le summum du genre est venu avec Ultima 7. Malgré ses graphismes en 320x200, le monde était incroyablement riche et détaillé. Vous pouviez entrer dans une maison, fouiller le moindre tiroir pour y piquer des gants ou des bagues, ouvrir les livres pour les lire, déplacer des chaises et vous y assoir. Vous pouviez même déplacer un caillou dans la forêt. Ça peut paraître excessif, mais on découvrait régulièrement des choses comme cela, comme un levier caché derrière un meuble, ouvrant un passage secret. Ou un artefact magique planqué dans une souche d'arbre dans la forêt. Il m'arrivait d'avoir l’œil attiré par un détail de quelques pixels, découvrant des coffres plein d'équipement cachés sous les feuilles. Il y avait des changements de temps, plus ou moins ensoleillés, avec de la pluie, parfois des orages.

Le monde était gigantesque, vivant, tangible et prêt à être exploré dans ses moindres détails.


Le matin, on voyait les gens se lever, ouvrir leurs volets, aller à leur travail. Le soir, ils rentraient chez eux pour manger ou allaient à la taverne. Ils allaient ensuite se coucher. On avait vraiment l'impression d'être dans un monde vivant. C'est une chose que je n'ai plus jamais retrouvé dans les autres RPG. Je me faisais même chier dans Baldur's Gate: Tout était programmé: Il y avait une ligne d'histoire à suivre. Et pas d'exploration: En entrant dans une maison, on balayait l'écran du curseur pour voir les seuls objets en surbrillance avec lesquels on peut interagir. C'est un décor planté avec juste quelques actions possibles, loin du monde détaillé d'Ultima 7.

Dans Ultima 7 vous pouviez suivre la quête principale (qui était plutôt une enquête), mais aussi de très nombreuses quêtes secondaires, qui vous amenaient aux quatre coins du royaume. Ou vous pouviez simplement décider d'explorer le monde à votre guise.

Et il était vaste, le monde. Avec plusieurs niveaux en profondeur. En fait, un an après avoir commencé à jouer, je découvrais encore des choses. Et on parle là d'un jeu en mode solo de 1992 qui tient sur quelques disquettes. On est très loin des jeux actuels qui sont terminés en quelques heures malgré leur obésité (plusieurs Giga-octets).

Et ce qui ne cessait jamais de m'impressionner, c'était la cohérence du monde: Même si chaque épisode pouvait se jouer indépendamment des autres, on trouvait dans chaque chapitre des échos des épisodes précédents. Dans Ultima 7, il m'est arrivé de rencontrer le petit-fils d'un paysan que j'avais aidé dans Ultima 6. J'ai aussi retrouvé les ruines d'une île désertée, détruite par les expérimentations d'un mage que j'avais rencontré. C'était à l'époque une ville florissante. Et j'ai souris en entendant les légendes racontés par les personnages, légendes que j'avais moi-même contribué à créer dans Ultima 4.

J'ai passé un nombre incalculable d'heures dans ce jeu. Jamais je n'ai retrouvé un monde aussi riche et vivant. J'ai longtemps cherché un RPG digne de lui succéder, sans jamais le trouver. Et je n'en trouverai pas, car la mode des RPG solo est passée: Tout est désormais en ligne.

De nos jours, Ultima 7 ne fonctionne plus sous Windows. On retrouve quand même des passionnés qui ont re-développé le moteur de jeu sous Windows (Exult). (Ultima 8 a été un ratage affreux. Ce n'est même pas la peine d'en parler.)


J'écrase une grosse larme de nostalgie sur Ultima 7, pionnier et dernier du genre.

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