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Les trucs qui m'énervent... et je vais pas prendre de pincettes
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L'anonymat comme seule arme contre la ploutocratie

Mardi 27 mars 2012

(Contexte: Article en référence à ce cas)


Quand on est citoyen et blogueur, même quand la justice vous lave complètement, a-t-on encore les moyens de ne pas être anonyme ?

Le webmaster de monputeaux.com, qui fait son site depuis 2002, a été relaxé par le passé mais ses frais d'avocat se montent à 20 000 €. Et avec les 76 000 € que lui réclament les élus UMP de la commune, il n'est pas sortie de l'auberge. Donc, il a de plus en plus tendance à s'auto-censurer et envisage même de fermer son blog.

Je suis content d'avoir retiré mon article sur Tuto4PC: J'ai beau être ingénieur, avec 3 enfants je n'ai pas les moyens de payer autant en frais d'avocat.

L'action citoyenne est directement menacée. La liberté d'expression n'est plus. L'anonymat et l'hacktivisme deviennent la seule alternative pour garder la parole et éviter que la démocratie se transforme en ploutocratie. Je ne pensais pas qu'on en arriverait là aussi vite. Sarko veut nous civiliser internet ? Nous prendrons le maquis numérique. Nous n'avons pas les moyens financiers, mais nous avons les connaissances techniques. La technologie est notre plus grand ennemi (surveillance, DPI, censure), mais aussi notre plus grande alliée.

ploutocratie /plu.to.kʁa.si/ féminin
(Politique) État d'une société dans laquelle les plus riches exercent plus ou moins directement le pouvoir politique ou jouissent d'une influence prépondérante.

(J'envisage l'idée d'ouvrir un blog anonyme, mais mon style et mon vocabulaire me trahiraient.)

Les états luttent déjà activement contre Wikileaks, les Anonymous et Lulzsec, mais il viendra un moment où il s'en prendront aussi à Telecomix et TOR. Ne comptez pas sur Google (ou toute autre entreprise du Web 2.0) pour vous défendre, bien au contraire.


En passant, chapeau aux élus de Puteaux pour le bel effet flamby qu'ils ont déclenché. On en parle partout, du Monde à Rue89 en passant par Reporters Sans Frontières.

Une alternative à Google... et Scroogle

Lundi 19 mars 2012

Vous le savez, je ne suis pas très heureux du flicage qu'opère Google. C'est bien pour cela que j'utilise le moteur de recherche DuckDuckGo. Mais il faut avouer: On a parfois quand même besoin des résultats de Google. Alors comment procéder pour l'utiliser et continuer à protéger notre vie privée ?

Pendant longtemps, on pouvait utiliser Scroogle: Ce moteur (qui n'appartenait pas à Google) soumettait vos recherches à Google de manière anonyme et vous renvoyait les résultats. Mais Google n'a pas apprécié et a mis un terme au service.

Mais une alternative est possible: Je vous avais déjà parlé d'IxQuick, un moteur de recherche qui respecte votre vie privée, mais à l'époque je trouvais que son moteur d'indexation n'était pas très performant. Ils ont changé depuis quelques temps: Il est possible d'avoir directement les résultats de Google. J'ignore par quel truchement ils ont pu monter ça, mais visiblement il y un accord avec Google.

Le service est donc sur startpage.com. Tout comme IxQuick, ils ne gardent aucun log des recherches et ne conservent pas votre adresse IP, mais ce n'est pas le seul avantage:

  • Vous avez exactement les mêmes résultats que Google.

  • La requête arrive chez Google avec l'adresse IP des serveurs d'IxQuick, non pas la vôtre.

  • Vous évitez les cookies Google.

  • Vous empêchez ainsi Google de tracer vos recherches même si vous avez votre compte Google/GMail ouvert en même temps.

  • Pas de "filter bubble": StartPage n'essaie pas de filtrer les résultats en fonction de ce qu'ils pensent être vos centres d'intérêts... et Google ne le peut pas non plus, puisqu'ils ne peuvent (a priori) pas vous identifier (ni avec le cookie, ni avec votre adresse IP).

  • Vous évitez le "click tracking" de Google (sur Google quand vous cliquez sur un lien des résultats, ça envoie sur un serveur Google qui fait une redirection. Sur StartPage, ça envoie directement vers la page en question).

  • En prime, si vous voulez consulter un lien dans les résultats, vous pouvez utiliser le proxy IxQuick: Vous pourrez donc voir la page sans même aller sur le site en question. Un point de plus pour la protection de votre vie privée.

Bref... quand DuckDuckGo ne suffit pas et que vous ressentez le besoin d'utiliser Google, prenez StartPage.com. Cela vous permettra de profiter des résultats de Google sans sacrifier votre vie privée. Notez que StartPage supporte aussi désormais la recherche d'images, de vidéos et la recherche par date.


EDIT: La recherche d'images utilise Bing et la recherche de vidéos utilise blinkx.com.


EDIT: Comme me le fait très justement remarquer Jérôme J., on peut recherche dans StartPage à partir de DuckDuckGo: Mettez juste !sp devant votre recherche.

Le flicage est un marché porteur

Lundi 19 mars 2012

Orwell était anglais, n'est-ce pas ? Devinez quel est le nouveau plan tordu du gouvernement anglais pour lutter contre les automobilistes qui roulent sans assurance ? Ils ont l'intention de placer des caméras dans les stations service qui bloqueront automatiquement la distribution de carburant si le véhicule n'est pas assuré. Doh. Allez, encore un petit effort et bientôt on vous refusera l'entrée au restaurant parce que la caméra à l'entrée vous aura repéré et avertira le serveur que vous avez de l'hypertension et que vous êtes un mauvais citoyen qui grève le budget de la sécurité sociale.

Tant qu'on est dans le flicage, la société française Amesys (filiale de Bull) qui a vendu du matériel de surveillance à la dictature Lybienne est dans la tourmente, mais notre ministre nous assure que la vente n'avait rien d'illégale, car c'était du «matériel grand public» (sic).

Du matériel assez puissant pour espionner le trafic internet d'une nation entière, avec plusieurs péta-octets de capacité de stockage, c'est grand public: Tout le monde a ça chez soi. Un système à 40 millions d'euros, c'est très grand public. Ce genre de mensonge peut passer auprès de quelques gus découvrant internet à travers Twitter et Facebook sur un iPad, mais croire que ça va passer, c'est vraiment nous prendre pour des cons. Bluetouff enfonce le clou, et je ne peux qu'approuver.

Ah oui, il y a aussi ce petit projet des États-Unis: Un petit centre de traitement de l'information mondiale à 2 milliards de dollars, un million de mètres-carrés, 10 000 employés et des serveur qui consomment 65 Mega-watts.

Y'a pas à dire: Le flicage est un marché en pleine expansion. Le nouvel eldorado des trafiquants d'armes... numériques. Numériques, mais pas virtuelles: Celles-là font bien des morts.

De droite à gauche, en arrière toutes !

Mercredi 14 mars 2012

Ceci est un coup de gueule gratuit.

Aux Etats-Unis, un fabricant de lecteur DVD capable d'enregistrer sur disque dur a perdu un procès. Il est donc interdit de faire la copie privée d'un DVD.

Ce n'est pas grave: Au lieu d'acheter les copies légale (qu'on ne peut pas visionner sans manipuler le DVD, sans passer les pubs, et sur aucun autre support comme un baladeur), on préfèrera aller chercher les versions pirates qu'on peut facilement regarder partout sans restrictions. Tant pis pour eux, ils perdront des ventes.


QUIZZ: D'un point de vue purement pratique, qu'est-ce que je préfère manipuler, d'après vous ?

(A) Une pile d'articles sur papier, des cassettes VHS contenant quelques heures de conférences, 40 livres, 30 CD avec boitier, 10 DVD (avec leurs boites).
(B) Un smartphone qui tient dans ma poche.

(B) bien sûr ! Non mais franchement, je ne veux pas d'une pile de CD: ça prend plein de la place, on met un temps fou à trouver le CD qu'on veut écouter, et passer d'un artiste à l'autre oblige à changer de CD. C'est chiantissime. Je ne veux pas de DVD fragiles et délicats à sortir de leur $*ù%@#! de boitiers à la con et qui finissent toujours par se rayer. J'aime relire "Dune" de Frank Herbert, mais je déteste partir en week-end ou en voyage avec une plâtrée de bouquin qui ne tiennent pas dans la poche (oui, même les livres "poches"). Je veux un truc facile à manipuler, immédiatement accessible, pas trop fragile et qui ne prend pas de place.

Oh ben ça tombe bien: Avec les miracles du numérique, TOUT (A) RENTRE EN ENTIER DANS (B). Je suis sérieux: Mon HTC contient en ce moment même tout ce qui est mentionné dans (A). Et c'est bigrement pratique. Mon smartphone est finalement une machine à culture que j'ai toujours sur moi, prête à combler les moments "perdus" de ma vie (attente d'un bus, dans la salle d'attente du médecin, en trajet, à attendre un rendez-vous qui est en retard...). Finis les moments gaspillés à attendre comme un con: Je les met à profit. Dommage que je ne trouve personne pour me vendre de la culture sur ce support (sans DRM). Oui je dois être bête, je suis même prêt à payer pour ça (même si mon envie se délite très vite, hein, à force de prendre des lois liberticides dans la tronche et des DRM à la con partout).


Mais les industriels de la culture sont rétrogrades: Ils sont contre le progrès, contre ce qui peut être pratique, contre le changement, contre ce que veulent les consommateurs. En fait, ils sont complètement déconnectés du libéralisme qui les a propulsés, c'est à dire du marché de l'offre et de la demande. Leur offre est complètement déconnectée de la demande actuelle. Ils sont accrochés à leurs galettes plastique et leurs piles de papier alors que plus personne n'en veut. Et les faibles pas qu'ils font dans le numérique traînent tellement de boulets technologiques que ça ne vaut même pas la peine d'en parler. Le marché évolue: Ce n'est pas pour rien que la célèbre encyclopédie Britannica abandonne son édition papier après 2 siècles et demi d'existence: Cela ne représentait plus que 1% de ses ventes. Les temps changent. Les habitudes aussi. Mais certains refusent de changer.

La plupart restent fermement accrochés à leur ancien modèle économique. De manière assez ironique, ils sont finalement passés de droite à gauche: D'un libéralisme débridé de droite à un protectionnisme de gauche (je dirais même: un communisme) qu'ils vont réclamer en pleurnichant auprès du gouvernement (Et hop: marchés protégés, réglementés et financés par l'état, lois anti-technologies, liberticides et complètement décalées avec la société...). C'est pitoyable.

Tant pis, la révolution numérique se fera de notre côté sans eux, et de leur côté sans notre argent. Vous ne voulez pas me vendre des choses qui m'intéressent ? Alors bybye, et tans pis pour vous. J'ai fini d'avoir pitié depuis un bon moment. Sur ce, je n'en vais me cultiver, sans vous, ou plutôt malgré vous.


EDIT 19 mars 2012: Un article sur ecrans.fr qui va tout à fait dans mon sens.

Et encore un autre article sur la frilosité des éditeurs de livres. Le passage le plus croustillant est: « Les tenants du livre papier ressembleront un jour à ce que Larsen décrit comme ces “gens de l’ère victorienne qui défendaient les qualités de la bougie face au nouvel éclairage électrique permis par l’invention d’Edison.”». LOL.

Une brillante idée du Hollandais Volant

Lundi 12 mars 2012

Samedi, Timo a eu une excellente idée.

Comme vous le savez (ou pas, si vous ne résidez pas en France), à la télévision française il est interdit de faire de la publicité pour des livres. La raison ? Éviter de favoriser les grosses maisons d'édition, qui ont forcément plus de moyens financiers. Hop... tout le monde à égalité.

Maintenant, vus les efforts que font les éditeurs de musique en ligne (comme Jamendo) et - à l'opposé - le fric indécent que se font les majors du disque, Timo propose d'interdire les publicités pour les CD à la télé. C'est une brillante idée !

Non seulement cela laissera peut-être un peu plus de chance aux bons petits éditeurs (et aux bons artistes), mais en plus cela nous débarrassera d'une incroyable quantité de publicités de merde. Ouais !.... Je vote pour !

Et si pour une fois, c'est la qualité qui faisait la fortune d'un artiste, et non la quantité de millions de dollars balancés dans sa campagne marketing ?

Merci Timo pour ce trait de génie.

Première victime de la loi sur le secret des affaires

Vendredi 09 mars 2012

Il paraît que l'enfer est pavé de bonne intentions. Il l'est aussi de mauvaises, j'en suis sûr. Des lois diverses censées protéger X ou Y commencent de plus en plus à entraver sérieusement la liberté d'expression et faciliter la censure.

Ce phénomène n'est pas nouveau. On a déjà eu de nombreux cas de lois sur le droit d'auteur utilisées pour censurer ou arranger les affaire de certains. Comme ce vendeur de galettes plastiques (parfois appellées CD) qui fait censurer les vidéos YouTube d'un rappeur afin de mieux l'approcher pour lui faire signer un contrat avant les autres. Google lui-même admet que 37% des plaintes DMCA qu'il reçoit sont infondées. (La DMCA est une loi américaine qui stipule que les hébergeurs doivent faire diligence pour supprimer un contenu sur simple demande, même sans jugement.). Mais il n'y a pas que le droit d'auteur.

Les lois pour la lutte contre la pédopornographie sont également bien connues pour être utilisées pour censurer des sites web n'ayant aucun rapport avec le problème traité. Les exemples sont nombreux, comme celui du filtre anti-pédo scandinave dont la liste de blocage ne contenait réellement que 1,7% de sites de ce genre.

On s'y attendait, on l'a eu: C'est sans grande surprise que nous avons pu voir tomber la première victime de la loi française sur le secret des affaires. Cette loi avait été initiée fin 2011 par le ministre de l'économie Éric Besson afin de protéger les entreprises, avec à la clé jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 375 000 € euros d'amende. Un amendement avait exclu les journalistes du champ de cette loi (pour conserver le droit à l'information).

Les conséquences de cette loi sont loin d'être anodines: Il devient alors impossible pour un employé de dénoncer les magouilles de son entreprise sans risquer de se prendre un procès - et le perdre. Peu importe que vous ayez raison et que vous pensiez agir moralement. Notez également que cette loi rend de fait les actions de Wikileaks illégales.

Nous voici donc avec la première victime: Le site tourmag.com a été condamné pour avoir révélé le plan social de l'agence de voyages Nouvelles Frontières.

Tourmag a été considéré comme un « mode de communication au public en ligne », et non comme un site de presse. Adieu donc la protection de la presse et le droit à l'information (ce qui est un peu en contradiction avec quelques jurisprudences concernant de "simples" blogueurs, mais peu importe).


Je ne peux pas croire une seule seconde que les personnes qui ont conçu ces lois soit trop incompétentes pour ne pas entrevoir les conséquences qu'elles peuvent avoir sur la liberté d'expression. Écrire des lois, c'est quand même leur métier. Non, il y a derrière cela une volonté et une collusion malsaine avec de gros intérêts privés qui a de quoi dégouter.

Ceci n'est pas un "En vrac"

Mercredi 07 mars 2012

Ceci n'est pas un "En vrac". C'est juste une agrégation rapide de news déprimantes.

  • Je râlais contre ça, mais c'est rien à côté de ça: «Pour la première fois de manière officielle, le ministre américain de la Justice a justifié lundi l'élimination de citoyens américains dans le cadre de la guerre contre le terrorisme.»

  • Un ex de la CIA trouve que le cheval de Troie Stuxnet était une excellente idée. Et que ce genre de tactique est légitime. Les USA considèrent désormais légitime de pirater des systèmes informatiques d'autres pays. Tout va bien.

  • L'État français n'aime pas qu'on fasse des reportages sur les sans-papiers et leurs actions. Allez, au trou les journalistes.

  • HADOPI continue à se branloter la nouille sur la solution de filtrage locale. Avec nos impôts, bien sûr.

  • Cette putain de loi (le fameux "fichier des gens honnêtes") fait de la France le premier pays au monde à autoriser le fichage systématique de toute la population, et autorise de fait la mise en place de système biométriques de reconnaissance faciale.

  • Mais après tout, hein, pourquoi refuser si on a rien à se reprocher ? WAIT... Peut-être parce que ce fichier des gens honnêtes sera utilisé par des gens malhonnêtes ??? Comme certains employés d'IKEA ou de Disney.

  • Facebook et les autres ténors du web 2.0 vous marchent sur la gueule. Mais même si ça buzz à mort sur les nouveaux-venus comme Pinterest, c'est tout autant la merde chez eux: Eux aussi récupèrent les droits sur tout ce que vous y mettez.

  • Les Anonymous, des révolutionnaires ? L'un de leurs leaders travaillait en fait avec le FBI depuis plusieurs mois, ce qui a probablement contribué aux récentes vagues d'arrestations.

  • La majeur partie de la population n'en a rien à foutre des problèmes de vie privée et de fichage. Certains sont même contents que Google sache tout d'eux.

  • Les USA saisissent encore des noms de domaine. Leur argument ? Si c'est un .com, alors ça tombe sous la juridiction américaine. Peu importe pour eux que les serveurs soient à l'étranger ou que l'entreprise soit domiciliée dans un pays où elle est parfaitement légale.

  • Riposte graduée ? Laissez-moi rire. L'appareil judiciaire français a perdu toute notion de proportionnalité. Pourquoi balancer quelqu'un en garde à vue pour 18 films partagés pendant 24 heures sur eMule ? C'est aussi grave que dealer de la drogue ?

  • Tiens en parlant de proportionnalité, PirateSourcil s'est lui aussi retrouvé au poste de police. >:-( Attention: En France, si vous faites de l'humour, ça doit être de bon goût, moralement droit et politiquement correct. Balai dans le cul fourni en option.

  • Les politiques français n'en ont rien à foutre de protéger ou promouvoir le logiciel libre, ce qui ne les empêche pas de bien en profiter pour leur campagne.

  • L'État français a de curieuses priorités: Lutter d'abord contre les sites de paris illégaux, et seulement ensuite s'occuper de la pédophilie.

  • Le niveau de tolérance de certains pesticides dans l'eau courante va être multiplié par 5 en France.

  • En Russie, Poutine est ré-"élu". "Élu", tu parles ! >:-(

  • Au Danemark, le système de lutte contre la pédopornographie bloque "par erreur" 8000 sites. Je rappelle juste qu'en France ce genre de système est désormais présent sous la forme de la loi LOPPSI: Blocage obligatoire par tous les FAI français d'un ensemble de sites dont la liste, secrète, est dictée par le gouvernement. Utilisez des DNS étrangers (Telecomix, OpenDNS) ou TOR.

  • Assange est inculpé mais tous les journalistes ferment leur gueule. Quand est-ce qu'ils comprendront qu'ils sont les prochains ?

  • Aux USA, la loi de protection du droit d'auteur DMCA est abusée et utilisée pour censurer et entraver la liberté d'expression: Google admet que 37% des plaintes DMCA qu'elle reçoit ne sont pas fondées.

  • PayPal et Google bloquent les finances d'un service web français, parce qu'il ne leur plaît pas.

  • Au Maroc: Un quotidien interdit, deux blogueurs en prison pour avoir critiqué le Roi...  :-(

  • Pour Frédéric Mitterrand, quand le film The Artist reçoit un Oscar, ce n'est pas le film qui est récompensé, mais la loi HADOPI. Quel con. Quand je pense que ce gars est censé être cultivé. Comme quoi il ne faut pas confondre culture et intelligence.

  • La protection du droit d'auteur au sommet de sa débilité: YouTube censure une vidéo contenant des chants d'oiseau. Bon remarquez les américains brevettent des gênes, alors pourquoi pas les chants d'oiseau. A quand un brevet sur le déplacement du lézard ?

  • Le Pakistan cherche outil de censure massive. Faire propositions.

  • L'inde continue dans sa surveillance et sa censure.

  • Le gouvernement anglais voudrait accéder à tout. Téléphone, internet... jusqu'à la liste des messages postés sur Facebook, Twitter, ou même les messages échangés dans les jeux vidéos. Pour chaque individu sur le territoire. Oui, c'est une démocratie.

  • Selon un ministre canadien, être pour la vie privée c'est être avec les pédophiles. Vous n'êtes pas pédophile ? Alors à poil, baissez-vous, laissez-nous introduire le mouchard.

  • Crise ? Quelle crise ? Ah oui ! La crise c'est pour le peuple.

  • J'ai déjà dit que Twitter censurait les comptes parodiques de Sarkozy (futur-ex-président) ?

  • Les grands journaux veulent aussi leur taxe sur les FAI. Mais oui bien sûr, venez vous servir aussi ! >:-(

  • Aller, dernier clou dans le cercueil du jour: L'arnaque du prix de l'essence.


Sur ce, je vais aller noyer mon chagrin comme un gros beauf consommateur en allant acheter une télé à écran plat, mon ancienne (cathodique) étant morte. Amen.



Consternant...

OpenStreetMap a le vent en poupe... et c'est tant mieux

Lundi 05 mars 2012


Comment ça, pas fiable ?

Depuis des années certains cercles nous rebattent les oreilles sur le manque de fiabilité et de qualité supposée des articles de Wikipedia. Le fond est que ces personnes ne supportent pas l'idée qu'une information de qualité puisse être produite par monsieur-tout-le-monde, sous-tendant par là que seule une "élite" devrait le faire.

OpenStreetMap ("OSM" en abrégé) est le Wikipedia de la cartographie. Tout comme Wikipedia, tout le monde peut effectuer des ajouts et corrections aux cartes. Et sans grande surprise, on retrouve le même genre de critique sur la fiabilité des cartes d'OSM.

Pourtant, j'ai beau regarder encore et encore, partout, les cartes OSM me semblent plus fiable et plus détaillées que les cartes commerciales. Prenons un exemple pour illustrer: La gare d'Erstein.

Tout d'abord, chez Mappy:

Chez Bing Maps (Microsoft):

Chez ViaMichelin:

Chez Google Maps:

Chez NavTeq, vendeur de cartes commerciales et GPS:

Parmi les cartes commerciales, l'IGN (sur GeoPortail) s'en sort le mieux:

Et maintenant, OpenStreetMaps:

Woao... sacré contraste, non ? OSM est bien plus détaillé: Voies de circulation même dans les parkings, sens de circulation, silhouettes des bâtiments, pistes cyclables (pointillés bleus), sentiers piéton, numéros des bâtiments pour certaines rues... on est largement un niveau au dessus des autres cartes.

La pauvreté des cartes commerciales ?

Pourquoi (à part l'IGN), les cartes commerciales semblent-elles si pauvres face à OpenStreetMap ? Première raison: Mappy, ViaMichelin, Google et autres achètent tous leurs cartes auprès des mêmes prestataires (TeleAtlas, GeoBasis...). Il ne faut donc pas s'étonner de retrouver à peu près les mêmes cartes partout (sauf chez OSM qui n'est bien entendu pas basé du tout sur ces données). En prime, certains fournisseurs de cartes commerciales vous vendent des couches d'informations supplémentaires, ce qui pourrait expliquer en partie la pauvreté de leurs cartes en accès gratuit.

OSM lui-même n'est pas sans défaut: Comme pour les autres cartes, OSM peut souffrir de défaut de mises à jour sur certaines zones, mais je ne suis pas convaincu que ça soit pire que pour les cartes commerciales. Un autre défaut connu d'OSM: Les rues ne sont pas définies comme appartenant à une commune ou ville précise. L'appartenance à une ville est déterminée par la distance à la ville la plus proche sur la carte. Cela peut mener occasionnellement à des erreurs pour deux villages proches.

Honnêtement, la qualité d'OpenStreetMap est telle qu'il n'y a pas de raison de garder les autres API.... sauf services ajoutés vraiment utiles (les trajets pour ViaMichelin, StreetView pour Google Maps, etc.). Mais en soit, si c'est juste pour les cartes elles-mêmes, OSM est parfait.

D'où viennent les cartes d'OSM ?

Les cartes d'OpenStreetMap sont crées à l'aide de GPS, de photos aériennes et d'éditions manuelles. Encore plus étonnant, Yahoo Maps (aujourd'hui disparu) et Bing Maps (Microsoft) ont autorisé le projet OSM à utiliser leur photos aériennes comme base pour éditer les cartes. Pour participer à l'édition des cartes, il suffit de se créer un compte sur OpenStreetMap.org, puis d'utiliser les outils fournis: soit directement dans le navigateur, soit avec des applications dédiées. Il existe également des versions pour smartphones pour enregistrer automatiquement un trajet que vous pouvez ensuite annoter et envoyer sur le site. Et ça marche.

Google ne s'y est pas trompé: Il a également ouvert timidement un service qui permet à tout le monde de compléter les cartes Google, dans certains pays. Trop gentil, vraiment. Google vous propose de travailler gratuitement pour eux, pour améliorer des cartes dont ils font désormais payer l'accès. MMMmmm... non merci je préfère encore contribuer à OpenStreetMap. D'ailleurs, le fait d'avoir rendu GoogleMaps payant a fortement déplu à bon nombre de sites comme Foursquare qui sont passés à OpenStreetMap, ce que je vois comme un bien. Merci Google ! Cela ne fera que booster l'adoption de cet excellent système cartographique.

Les avantages d'OpenStreetMap

En plus de la précision des cartes, l'avantage majeur que tout le monde voit sur OSM est la gratuité d'accès à la totalité des cartes. Non seulement la gratuité d'accès, mais la gratuité de réutilisation, même pour des applications commerciales.

On retrouve les cartes OSM en consultation sur le site OpenStreeMap.org, mais on les retrouve à la base de nombreux autres services (par exemple dans NavIt, logiciel de GPS gratuit pour Android), y compris dans des entreprises qui vendent des services basés sur les cartes OSM (oui, on peut gagner de l'argent avec OpenStreetMap). D'ailleurs OpenStreetMap est financé en majorité par CloudMade, une entreprise qui vends des services spécialisés (même si sa rentabilité reste à démontrer).

Un autre avantage, et non des moindres: Des services comme Google Maps ne vous donnent accès qu'aux cartes raster (bitmap), alors qu'OSM vous donne accès à l'intégralité des couches vectorielles si vous le souhaitez. En prime, vous pouvez récupérer les noms des villes, des rues et POI (points d'intérêt: restaurants, stations service, magasins, bâtiments administratifs, boulangeries, pharmacies...). Ce qui n'est absolument pas possible avec tous les autres services cartographiques (du moins, pas gratuitement): Vous êtes contraints de passer par leurs serveurs pour faire une recherche. Avec OSM vous avez la possibilité de créer une application autonome embarquant toutes ces données (A titre d'exemple, le logiciel de GPS NavIt sur Android peut me trouver les stations services les plus proches... le tout sans connexion à internet).

On comprend mieux l'intérêt d'OSM en tant que développeur (d'autant que les données sont sous licence CreativeCommons). Vous pouvez utiliser les données vectorielles brutes d'OSM, ou bien utiliser des services de rasterisation gratuits (celui d'OpenStreetMap.org, mais il en existe d'autres).

En tous cas, intégrer une carte OSM à votre site n'est pas plus compliqué qu'avec Google Maps: Sur leur site, affichez la carte qui vous intéresse, cliquez sur "Exporter" > "HTML incorporable" et vous n'avez plus qu'à copier-coller le code HTML sur votre site. Vous pouvez optionnellement ajouter un marqueur sur la carte. Si vous voulez aller plus loin, CloudMade propose des services de customisation de carte qui semblent aller bien au delà de ce que Google propose.

Pourtant, même si j'admire ce projet, je suis encore réticent à contribuer à OpenStreetMap. Pourquoi ? Pour des raisons de vie privée: Si j'éditais ces cartes, cela donnerait des indices sur mes trajets, les lieux que je fréquente, peut-être mon habitation. Un jour peut-être, je m'y mettrai...


EDIT 6 mars 2012: Suite à différentes remarques (sur Twitter et autres):

Vie privée: Même si OSM ne laisse filtrer aucune informations personnelle sur mon compte, il est possible de voir toutes les éditions qu'a effectué un utilisateur, ce qui est largement suffisant, recoupé avec d'autres sources, pour identifier des personnes.

Fiabilité des cartes OSM: Parce qu'il faut bien quelques contre-exemples, Cyprien me montre que la carte OSM de son village est assez lamentable comparée à la carte Google.


EDIT 6 mars 2012: Oh... Yann - un lecteur de mon site travaillant à l'IGN - me fait diverses remarques que je me permet de vous résumer car elles sont particulièrement intéressantes:

  • L'IGN fournit aussi gratuitement des cartes (ou alors au coût de production: Le prix du DVD si vous ne voulez pas les télécharger vous-même).
  • L'IGN est mandaté par l'État, et a donc une mission de mise à jour sur tout le territoire français, y compris les DOM-TOM. Le bled le plus paumé de France aura la même fréquence de mise à jour que les grandes villes. C'est une garantie de mise à jour que n'ont pas les autres cartes (OSM y compris).
  • La précision des cartes de l'IGN est de l'ordre du mètre, ce qui n'est pas le cas des cartes OSM.
  • Les informations concernant les sens de circulation, les pistes cyclables, sentiers, etc. sont bien présentes dans les cartes IGN téléchargeables, mais pas encore sur le GéoPortail (ce qui devrait venir dans de prochaines versions).
  • L'IGN a dû batailler avec la CNIL pour avoir le droit de mettre les numéros des maisons. Visiblement OSM ne s'est pas embêté avec ce détail.
  • GeoPortail n'a aucune indication commerciales (restaurants, etc.), ce qui est une volonté. C'est logique: GéoPortail est censé être la visualisation graphique des institutions françaises, et non un annuaire commercial.
  • Yann se demande pourquoi OSM ne se base pas sur la base du cadastre, qui est gratuite et accessible à tous.

Voilà, je ne pouvais manquer de vous faire part de ces remarques.

EDIT 7 mars 2012: Plusieurs contributeur d'OSM me font part de leurs remarques:

  • Concernant les numéros des maisons, la communauté française OSM est bien consciente du problème et cela fait débat sur les mailing-lists. (Même si les serveurs d'OSM sont actuellement à l'étranger, donc hors du pouvoir de la CNIL.)
  • Le cadastre français est déjà largement utilisé pour concevoir les cartes OSM, principalement dans le logiciel JOSM qui possède un plugin d'import (même si certaines communes n'ont pas encore de cadastre numérisé). L'utilisation du cadastre dans OSM a été autorisée par la DGFiP (Direction générale des finances publiques).
  • Concernant la réactivité d'OSM, les modifications sont généralement prises en compte dans les jours qui suivent, voir les heures qui suivent dans certains cas. Par contre, il existe bien (comme dans l'exemple de Cyprien que j'ai cité auparavant) des "déserts cartographiques".
  • Pour plus d'information en français, vous pouvez consulter le portail de l'association France OSM: openstreetmap.fr

Lequel est le bon ?

Jeudi 01 mars 2012

Allez, d'un coup d'œil rapide comme ça, lequel de ces sites est le site officiel de VLC ?

Allez je vous aide: Le seul, vrai site officiel de VLC est le tout premier, en haut à gauche.

À quoi je veux en venir ? À Deux choses.

Tout d'abord qu'une sale bande de rapaces essaie à tout prix de tirer du pognon de projets libres/opensource, en affichant de la pub sur des sites bidons ou en faisant payer les logiciels, ou en incluant des adwares, toolbars, spywares ou dieu sait quoi d'autre. Et VLC est loin d'être le seul: A une époque, on trouvait même feu-Luxuriosity qui vendait des versions repackagées d'OpenOffice, Blender, Gimp et autres. Il n'y a rien de mal à gagner de l'argent avec des logiciels libres/opensource, mais il y a la manière de faire. Et toutes ne sont pas acceptables. On trouve également des exemples de faux sites d'OpenOffice.org dans cette discussion.

La plupart des projets libres/opensource ne poursuivent pas ces imitateurs/profiteurs pour diverses raisons:

  • certains s'en foutent (comme Blender).
  • certains n'ont pas le temps de le faire.
  • la plupart n'en ont pas les moyens financiers.
  • enfin beaucoup de projets libres n'ont pas de marque déposée, ce qui rend les poursuites difficiles.

Pour toutes ces raisons, nous ne sommes donc pas près de voir disparaître ce genre de site.


Mais ce qui m'inquiète, outre que le fait de voir ces %$/@#&* gagner de l'argent, c'est que ces sites ont un aspect très professionnel et qu'au premier coup d'œil l'internaute non expérimenté n'aura aucun moyen de savoir s'il est sur le site officiel ou non.

Car les antivirus ne bloqueront pas ces sites (la plupart ne contiennent pas de programmes catégorisés comme "virus"), et le système anti-phishing des navigateurs ne bronchera pas. Vous me voyez venir, n'est-ce pas ? Oui, avec mes gros sabots je vais encore recommander WOT (Web Of Trust), car c'est le seul qui permettra à l'internaute d'éviter ces sites douteux. Clin d'œil également au moteur de recherche DuckDuckGo qui a l'excellente idée d'afficher "Site officiel" pour la plupart des projets (mais curieusement, pas pour VLC).