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Les trucs qui m'énervent... et je vais pas prendre de pincettes
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Les DRM tuent la culture

Lundi 22 octobre 2012

Encore une semaine qui passe, encore exemple d'oblitération de la culture par les DRM: Cet utilisateur de Kindle a vu la totalité des livres qu'il avait achetés soudainement disparaître de son Kindle (livre électronique d'Amazon). Ils ont été effacés à distance par Amazon.

La justification d'Amazon ? Son compte serait lié à un autre compte qui aurait violé les règles Amazon.

De quel compte s'agit-il ? En quoi est-il relié à son compte actuel ? Quelle règle a été violée ? Amazon refuse de répondre. On se retrouve comme face au géant Google: Un mur. Et aucun recours.

Les DRM ne protègent pas la culture, ils la tuent.

Que ce soit dans des livres, des films, des musiques ou des logiciels, refusez les DRM.


EDIT 24 oct.: Amazon a discrètement fait machine arrière, sans doute parce que ça commençait à faire trop de buzz (après lui avoir gentiment dit d'aller acheter ses livres ailleurs). Le problème des DRM reste entier.

Et Orange enterra la neutralité du net

Jeudi 11 octobre 2012

EDIT: (De l'intérêt de ne pas publier trop vite): Orange publie un démenti (voir aussi chez Clubic): Le site "La lettre A" aurait mal interprété les propos d'Orange. Il s'agirait de l'offre "Préférence" d'Orange... ce qui n'exclue pas la présence du DPI malgré les dires d'Orange.

Je n'ai jamais été fan d'Orange, et mois après mois ils me donnent des raisons de ne jamais aller chez eux.

Cette image circule sur le net depuis des années. C'est une (sinistre) blague sur la neutralité du réseau, une fiction sur ce qui se passerait si la neutralité du net était brisée.

Et bien il semblerait qu'Orange s'oriente exactement vers cela pour ses connexion ADSL. Imaginez: Vous avez un abonnement standard. Vous voulez des débits tolérables sur YouTube ? Payez un supplément. Vous voulez utiliser Skype et faire de la VOIP ? Payez un autre supplément.

Dit autrement, Orange pourrait vous facturer le droit d'accéder (décemment) à des sites web et d'utiliser des technologies qui ne lui appartiennent pas. Le rêve de tous les FAI véreux. (Encore une fois, cette information est à mettre au conditionnel.)

Et avec quelle technologie ? Avec du DPI bien sûr. Après avoir nié l'avoir déployé sur son réseau, Orange admet maintenant que c'est grâce à cette technologie qu'il pourra vous vendre son accès internet bridé. Et histoire de faire dans le glauque, ils utilisent des équipements de la société Qosmos qui s'est déjà rendu célèbre pour avoir vendu son matériel de surveillance à des dictatures.


Plus que jamais: Il y a internet, et internet par Orange.


Notez que les autres FAI ne sont pas forcément plus glorieux sur le sujet: Même s'ils n'en sont pas à ce niveau, ils brident les débits sur certains sites ou protocoles (par exemple YouTube chez Free).

Je pense qu'au final, prendre un VPN à l'étranger vous permettra peut-être d'avoir de meilleurs débits... à moins bien sûr qu'ils brident par défaut tous les protocoles de VPN. C'est moche, c'est très moche.


EDIT 15 oct. 2012: Pas de DPI chez Orange ? Vraiment ?

L'hypocrisie d'Apple

Vendredi 05 octobre 2012

Apple a forcé un enseignant à retirer le mot "Libre" d'un ouvrage gratuit qu'il avait publié pour l'iPad.

Apple, GROS HYPOCRITE. Le cœur même de ton iOs et de ton MacOSX est du logiciel libre, bordel (noyau Mach + composants BSD).

Tu as vu la quantité de logiciels libres qui entrent dans la composition de MacOSX ?: Apache, autoconf, awk, bash, bc, BerkeleyDB, bind9, bison, bsdiff, bzip2, clamav, cron, cups, curl, cvs, emacs, fetchmail, gdb, gnudiff, gnuzip, gnumake, gnutar, grep, groff, hunspell, libpng, libjpeg, libxml2, man, nano, ncurses, netcat, OpenSSH, pcre, perl, postfix, PostregreSQL, procmail, Python, rsync, SpamAssassin, SQLite, subversion, tcl, tcpdump, vim, zlib...

Ça va, ça t'en touche une sans bouger l'autre de refuser le simple mot "libre" sur un livre ?


Meh.

Héberger des vidéos sur son propre serveur... sans le tuer

Mercredi 03 octobre 2012


YouTube censure à tour de bras:
  • Entre les robots de Google qui censurent idiotement les vidéos (même des chants d'oiseaux).
  • Les industriels de la culture qui envoient des mises en demeure à Google, souvent totalement injustifiées, parfois à leur propre profit.
  • les pays qui censurent certaines vidéos (quand ils ne coupent pas intégralement YouTube).
  • et YouTube lui-même qui commence à censurer selon le bon vouloir des pays.

Il faut sérieusement réfléchir à héberger ses vidéos soi-même. (Mitsukarenai est un expert sur le sujet, alors ma petite diatribe du jour va sûrement le faire sourire.)

Seulement voilà, héberger soi-même des vidéos pose des problèmes épineux:
  • Cela consomme votre bande passante vitesse grand V. Certains hébergeurs vous factureront chèrement les dépassements, d'autres couperont tout simplement votre site.

  • Si votre vidéo devient populaire, vous aurez des problèmes de débit (votre hébergeur peinant à servir la vidéo à tout le monde). Vous n'avez pas les CDN de YouTube pour répartir la vidéo sur différents serveurs dans le monde. Et vous n'avez probablement pas les moyens de vous payer des CDN Akamai.

  • Enfin il faut que vous gériez vous-même la compatibilité entre navigateurs: Utilisation du tag video d'HTML5 ou non, codecs vidéo supportés... avouez, c'est chiant.


J'ai fini par trouver une solution très simple et qui ne tue pas votre serveur. Voici comment procéder:

  1. Encodez vos vidéos en WebM et MP4, et placez-les quand même sur votre serveur.

  2. Ajoutez un fichier .htaccess pour servir les vidéos avec le bon type MIME:
    AddType video/mp4 .mp4
    AddType video/webm .webm
  3. Prenez le lecteur opensource Video.js: Il utilise HTML5/balise video et javascript pour lire la vidéo WebM. C'est très simple:
    <script src="video-js/video.js"></script>
    <script>_V_.options.flash.swf = "video-js/video-js.swf";</script>

    <video id="test_video_1" class="video-js vjs-default-skin" controls preload="none" width="854" height="480"
           poster="http://mondomaine.com.nyud.net/videos/video1_miniature.jpg" data-setup="{}">
        <source src="http://mondomaine.com.nyud.net/videos/video1.webm" type='video/webm' />
        <source src="http://mondomaine.com.nyud.net/videos/video1.mp4" type='video/mp4' />
    </video>
  4. Si le navigateur ne supporte pas WebM ou HTML5, Video.js bascule sur Flash et MP4, ce qui assure une compatibilité avec pratiquement tous les navigateurs.

  5. Comme vous pouvez le voir dans les balises source, ajoutez .nyud.net au nom de domaine dans les URLs de vos vidéos.

C'est tout: Video.js vous assure que le lecteur marchera dans pratiquement tous les navigateurs. Les navigateurs supportant HTML5+WebM l'afficheront directement (Firefox, Opera, Chrome...), les autres (Safari, IE...) se rabattront sur MP4 (soit en HTML5 aussi, soit via Flash).

Vous avez remarqué le ".nyud.net" ? Par le simple fait d'appeler votre vidéo à travers cette URL, le CDN CoralCache ira lire une seule fois la vidéo de votre serveur et la répliquera dans le monde au fur et à mesure qu'elle est consultée. Plus de problème de bande passante: Ce sont leurs serveurs qui fournissent la vidéo, et non le vôtre. Et plus de problème de débit non plus: Avec 300 serveurs répartis dans le monde, même des internautes éloignés pourront lire la vidéo sans coupure. (CoralCache est gratuit depuis 8 ans et sans contrepartie.)

Accessoirement, cela fait la nique aux limites de débit posées artificiellement par les fournisseurs d'accès sur des sites comme YouTube (coucou Free, coucou Orange).

Petit bémol de cette solution: Les fichiers sont limités à 50 Mo. Au delà de 50 Mo, CoralCache ne fait plus office de cache et renvoie vers votre serveur en direct.

Voilà le résultat (j'ai mis la vidéo du trailer du jeu Dustforce - me gusta).


Très simple à mettre en place, compatible (pratiquement) tous navigateurs, vous gardez le contrôle de l'hébergement de la vidéo, ça ne tue pas votre bande passante et ça assure un bon débit n'importe où dans le monde. Chouette, non ? Avec ça, on a plus vraiment besoin de YouTube pour publier ses vidéos... à part un peu d'espace sur son hébergement. Il est reste quand même la facilité de publication sur YouTube et ses petits outils (commentaires, stabilisation de vidéo, plusieurs résolutions de vidéo fournies, etc.) qui peuvent faire préférer ce dernier.

Quant à la liberté d'expression, jusqu'à présent je n'ai jamais vu CoralCache censurer quoi que ce soit. Au pire, le risque est que votre vidéo soit illisible si le domaine nyud.net est bloqué, mais ce n'est pas pire que YouTube. Au moins la vidéo est (virtuellement) "chez vous".


De rien, ça me fait plaisir :-)


EDIT 5 oct.: Et crotte, je viens de m'apercevoir que CoralCache, pour le moment, ne met en cache que les fichiers de moins de 50 Mo. :-/ Flûte. Si le fichier fait 50 Mo ou plus, il y a une redirection transparente vers votre site (avec un ?coral-no-serve dans l'URL). Ils sont en train de travailler à une manière plus efficace de mettre en cache les gros fichiers.

Le CD a 30 ans... et les majors le même retard économique

Mardi 02 octobre 2012

Il paraît que le CD a 30 ans.

Pourtant les industriels de la culture continuent à vouloir nous vendre des galettes en plastique pas pratiques du tout dans les étalages, à l'heure où tout le monde a un baladeur MP3, un smartphone ou une tablette. CD, DVD, puis BluRay: Ils sont vraiment trop attachés à ces petits bouts de plastique circulaires. Ils continuent à avoir peur des formats numériques, surtout non-DRMisé, et de ce qui permet de les distribuer efficacement (internet, p2p).


Et zut ! ça rentre pas.

Et tout le monde, logiquement, va chercher ses MP3 sur internet au lieu de les acheter aux majors. Ils n'ont que ce qu'ils méritent. C'est la loi du marché: Ils n'ont pas su répondre à la demande. Tant pis pour eux, je ne vais pas les pleurer.

Vous savez ce qui marcherait ? Des bornes dans les supermarchés: Branchez votre baladeur MP3 dessus, choisissez une chanson, insérez une pièce, et vous avez la chanson, sans DRM. C'est simple, et le bénéfice est direct. Je suis certain que malgré l'absence de DRM, les gens seraient prêts à payer pour avoir une chanson qu'ils ont en tête.