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Guantanamo à la française: mon frère Adlène, le « cyber-terroriste» nucléaire

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L’affaire Tarnac a révélé au grand jour toutes les dérives de la justice « anti-terroriste ».

Dans cette justice, les procès verbaux obtenus ou retranscrits de manière douteuse, les interpellations spectaculaires, les scénarios montés par les services de renseignement, les détentions abusives, les « fuites » savamment organisées dans la presse, et l’exploitation médiatique de ces affaires par le pouvoir en place, sont monnaie courante. Ces « responsables » politiques voient là autant d’occasions de « rassurer » le peuple, « menacé » par les terroristes « islamistes », « séparatistes », et autres « anarcho-autonomes ». La mobilisation publique autour de Julien COUPAT et de ses amis a (heureusement) permis de mettre fin aux mois de détention des femmes et des hommes mis en examen dans cette affaire instruite sous le chef d’inculpation d’« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».


Mais l’affaire Tarnac n’est pas unique.

Qui se souvient des coups de pied dans la « fourmilière islamiste », de l’affaire CHALABI par exemple, dont le procès des 138 mis en examen s’est réalisé en 1998 dans le gymnase d’une prison et qui s’est révélée être un fiasco total pour le juge BRUGUIERE ?

Qui se préoccupe de la centaine d’islamistes, sympathisants islamistes ou « assimilés », arrêtés de manière régulière chaque année en France, avant même les attentats de 1995, et qui pourrissent dans les prisons françaises ? Le fait d’être musulman constitue-t-il donc une circonstance aggravante aux yeux du grand public pour que seules les organisations de défense des droits de l’Homme s’en émeuvent ?


Je veux raconter ici l’histoire de mon frère Adlène HICHEUR, le prétendu « physicien d’al Qaida », qui est en détention provisoire depuis 824 jours. Je la raconte ici dans sa totalité car seuls quelques mots (souvent ceux qui n’étaient pas les plus significatifs) ont été repris dans quelques articles de presse évoquant la situation d’Adlène. Bien que livrant un récit très factuel, j’utilise parfois des expressions personnelles qui me permettent de me « vider » un peu de mon amertume. Je compte donc sur la compréhension du lecteur !...

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Tous les commentaires

en complément de ma précédente réponse (que j'ai effectué au mauvais endroit, décidément...), j'ai suivi votre conseil et mis à disposition les 4 premières parties, les autres devraient suivre dans les prochains jours !!

Merci du conseil !

La situation d'Adlène Hicheur est en violation claire des droits humains.

J'ai remarqué que cette affaire n'attirait que peu de commentaires sur Mediapart : il y a eu des billets de soutien qui n'ont jamais tenu la une, ni tenu au tracker, en dépit de vaillants efforts de quelques uns d'entre nous.

J'espère que ce billet trouvera plus d'écho parmi tous les nombreux défenseurs du voile de la mariée et de la shari'a, qui ne se sont pourtant jamais manifesté pour soutenir ce prisonnier peut-être un peu 'embarrassant' pour eux ?

C'est terrible cette affaire et tout est contre votre frère, sa nationalité, sa religion dans ce régime raciste et islamophobe.

Le seul espoir, un changement de régime, mais ce n'est même pas sûr.

-Est ce que votre frère mettait en péril le developpement de l'industrie nucléaire (voir le film "Qui sème la tempête" difusé dernierement sur Arte ou Public Sénat) ?

-Est ce que votre frère compter travailler pour une entreprise en concurrence avec celle d'un ami du pouvoir en place (voir la situation en Russie où sont emprisonnés des hommes et des femmes entrepreneurs qui font concurrence aux entreprises d'amis du pouvoir) ?

-Est ce que votre frère a le "don maudit " de chercher là où il ne faut pas ?

Avec le plus abominable des cynismes je me permets de vous dire que votre frère a la chance de ne pas s'être déjà auto-suicidé dans sa cellule car votre témoignage me remet en mémoire celui d'un autre frère qui a vu son frère finir ainsi car il en savait trop sur les dessous du pouvoir pro-sarkozyste. Trés sincèrement.

C'est important que vous puissiez raconter ce qui s'est passé, les méthodes, les silences, les pertes de documents, les comportements des forces de l'ordre. Les gens regardent les informations comme si c'était des films. La réalité, c'est que les citoyens peuvent être maltraités par ceux qui sont censés les protéger sans qu'ils aient le moindre recours, parce qu' "on ne sait pas ce qui se passe". C'est à vous de parler. Ce genre de témoignages nous intéresse bien plus que tous les débats politiques actuels. Où est la sérénité dans tout ça ? Ayez du courage. Dans les républiques bananières, c'est fréquent. Avant tout soutien il faut qu'on connaisse encore d'autres éléments. Donc il faut envoyer la suite. Battez-vous. Vous serez soutenus. Par des milliers d'anonymes qui ne veulent pas être présidents. Nous voulons la paix. 

Le reste est en ligne dès maintenant ! Merci

Bonjour Hichhal

Je viens de voir votre billet selectionné à la Une de Médiapart.

Finalement, ce combat remonte en surface et au tracker !

Absolument révoltant. Au final, on sent bien que l'accusation est "OK, on a aucune preuve, mais un Arabe, Musulman qui plus est, qui surfe sur des sites, travaille dans le nucléaire et se rend régulièrement en Algérie ne peut être que coupable de quelque chose. A force de chercher et de déformer la réalité, on va bien trouver"

Je suis aussi d'accord avec vous : les zigottos de Tarnac avaient au moins la qualité majeure d'être blancs... ce qui leur a garanti une couverture médiatique et une a priori positif de la part des spectateurs. Ce qui arrive à votre frère est pire...mais comme il n'a pas la bonne couleur de peau il n'a même üpas droit à l'indignation publique et au soutien médiatique.

Il me semble que pour Tarnac c'était plus une question de contacts que le fait d'être blanc, car les deux principaux incriminés viennent de milieux plutôt aisés avec accès au service d'avocats et peut-être aussi aux médias.

Dans le deuxième cas, ce qui pose problème est moins la couleur de peau que l'origine algérienne et la religon. C'est cela qui fait peur aux gens de s'exprimer, on ne voudrait pas voir les flics débarquer chez soi en vous soupçonnant d'association dans un cas stigmatisé par l'étiquette terroriste - et jusqu'à aujourd'hui ça semble avoir marché...

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